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Pierre Berlioux
61, avenue du Lautaret
05100 Briançon
France
Parcours
Pierre Berlioux est né en 1990 en France. Il a passé son enfance au Rivier d'Ornon, un petit village des Alpes.
Après avoir commencé par le théâtre de rue, il étudie l’art dramatique au conservatoire d’Avignon ainsi qu’au Théâtre Rural d’Animation Culturelle de Beaumes-de-Venise et à l’Académie Internationale des Arts du Spectacle de Versailles. Il se forme auprès des pédagogues Vincent Siano, Carlo Boso et Ivo Mentes.
Il s’oriente par la suite vers la machinerie théâtrale et part en apprentissage au Théâtre de Célestins (Lyon) et à la Ferme du Buisson (Noisiel), puis travaille comme constructeur de décors et scénographe.
En 2013, il monte une compagnie de théâtre de tréteaux avec Rym Bourezg, Sarah Chabrier et Simon Lapierre, la Comédie du Fol Espoir, basée à Grenoble. Il travaille pendant cinq ans à l’écriture des spectacles de cette compagnie où il est également comédien.
Parallèlement, il danse avec Églantine Chauchaix dans les spectacles de rue de la compagnie Les Roses du Pavé, mêlant danse et pantomime.
Il passe ensuite cinq ans au Québec où il étudie dans le programme d'écriture dramatique de l'École Nationale de Théâtre du Canada, sous la direction de Diane Pavlovic.
De retour en Europe depuis peu, il travaille comme auteur dans les domaines du théâtre, du cinéma, de la fiction sonore, de l’opéra et de la comédie musicale.
CV complet ici.
Galerie photo plus bas.
Pourquoi écrire ?
Face à l’avalanche d’histoires que nous servent les medias, les politicien.ne.s et les publicitaires, est-il vraiment pertinent d’utiliser la fiction comme outil de transformation sociale ?
La question se pose, particulièrement dans un contexte de méfiance légitime : les histoires qu’on nous raconte endormiraient-elles notre capacité d’action et nous condamneraient-elles à l’impuissance? Face aux mythes dominants qui structurent notre société, que peut un récit ? Cette question me taraude. J’essaie depuis quelques années d’y répondre, en oscillant entre l’enthousiasme et le doute.
On peut raisonnablement penser que les gesticulations que nous proposons sur les scènes d’ici et d’ailleurs n’influent que de manière dérisoire sur la marche du monde. J’ai toutefois l’intime conviction que les récits peuvent modestement contribuer à un effort de contre-scénarisation des mythes dominants. Je crois que de belles histoires bien racontées peuvent semer, dans notre imaginaire, les graines d’une société plus juste.
Mon parcours artistique est beaucoup influencé par le théâtre populaire européen. Cette idée d’un théâtre émancipateur, je veux la reprendre en écrivant des spectacles originaux, ancrés dans les problématiques sociales actuelles.
Pour réinventer un théâtre ouvert à toutes et à tous, il me semble important de lui donner une forme esthétique contemporaine, loin des clichés folkloriques qu’on lui attribue trop souvent. Pour cela, mes choix dramaturgiques cherchent à résonner avec le monde d’aujourd’hui et sont attentifs au métissage des cultures et des langues. J’aime les dramaturgies espiègles, à la fois généreuses et surprenantes pour le public, où la tension des corps se mêle à la violence des mots. Pour le dire en quelques mots, j’aime tendre vers des propositions esthétiques séduisantes, vers un «Théâtre du kif» .
Concernant les thématiques de fond, il est important pour moi de mettre en question les rapports de domination. En ces temps de crise politique et écologique, la transposition scénique des enjeux de société peut servir à questionner la manière dont nous voulons vivre ensemble et à tailler quelques brèches dans les horizons fermés que nous proposent les discours dominants.
Depuis quinze ans, j’ai vu plus de deux mille spectacles en Europe et en Amérique du Nord. Certains m’ont bouleversé, tant émotionnellement qu’intellectuellement. La pertinence des questions qu’ils portaient sur la scène m’a touchée, ainsi que l’élégance avec laquelle ils le faisaient. Ils ont profondément changé mon regard sur certains sujets. Cela m’amène à penser que ce que peut un récit, c’est une petite chose à la fois insignifiante et explosive : déplacer nos points de vue.
J’essaie donc d’écrire, de créer et d’accompagner d’autres artistes dans cette optique-là.
Déplacer nos points de vue.
Bousculer nos préjugés.
Interroger nos pratiques.
Pour construire ensemble un avenir un peu plus désirable.
Pierre Berlioux